
En entreprise, la reconnaissance génère un cercle vertueux de management : elle alimente l’estime de soi, renforce le plaisir de bien faire et nourrit la motivation.
Les salariés, au-delà des revendications salariales ou de conditions de travail, aspirent à voir leurs compétences, leurs efforts et leurs qualités relationnelles reconnus. Ce sentiment de valorisation, matérialisé par une émotion positive, est un puissant levier de motivation.
Pour qu’un individu soit motivé c’est-à-dire pour lui permettre de déployer un maximum d’énergie disponible avec intensité et persistance dans une direction donnée, il faut avant toute chose lui donner confiance en lui, c’est à dire lui accorder :
- L’estime (le 4ème besoin de la pyramide de Maslow) qu’il attend dans le reflet que renvoie le miroir du groupe pour sa manière de tenir sa fonction sociale ;
- Le respect, en lui permettant d’être écouté, de s’exprimer, de dialoguer, de réfléchir, de donner son avis, de se réaliser pleinement dans ce qu’il fait.
Cela inclut la possibilité de voir son apport reconnu comme essentiel au sein de l’équipe.
Cette reconnaissance confère un sens au travail, renforce la dignité de l’individu et alimente sa fierté.
Le compliment professionnel : un levier pour les managers
D’abord un contre-exemple…
Je me souviens d’un chef de service au profil « petit chef » qui se faisait un quasi-devoir moral de ne jamais faire de compliments à ses subordonnés en vertu du credo suivant : « Je n’ai pas à vous complimenter pour votre travail, puisque vous êtes payés pour le faire. »
Par contre, il sautait sans ménagement sur la moindre occasion de critiquer et de distribuer des reproches. Son leadership, l’ambiance du service n’en sortaient pas grandie.
Quant à l’envie, pour les membres de son équipe, de faire du zèle…
Il n’avait pas appris ou peut-être pas compris qu’un manager se doit d’équilibrer critiques et compliments quand c’est approprié :
- critique pour rectifier le tir quand il le faut,
- compliment pour nourrir la motivation et créer un bon climat de travail.
Le goût et le plaisir de bien faire, l’envie de continuer à s’améliorer alimentent ensuite naturellement les objectifs de performance.
Le cycle vertueux s’établit.
Les 5 critères d’un compliment professionnel
Le compliment professionnel, bien dosé et authentique, est un puissant catalyseur de motivation. Pour qu’un compliment soit efficace, il doit répondre aux critères suivants :
1. Être factuel et adressé au bon moment
2. Être authentique, sans arrière-pensée ni flatterie
3. Rester proportionné et adapté à l’effort fourni
4. Être personnalisé, en fonction de la sensibilité du collaborateur
5. Être en accord avec les valeurs de l’organisation.
Le tarissement des occasions de reconnaissance dans les organisations modernes
Je remarque une progressive anonymisation dans les organisations, corrélée aux nouvelles technologies.
Pour des raisons d’efficacité pratique, de rapidité, de productivité accrue, les noms des personnes disparaissent peu à peu et sont remplacés par des adresses mails impersonnelles, anonymes : Login, Factura, etc… Tout cela ne favorise guère ni la convivialité ni la reconnaissance mutuelle et aboutit à ce que l’on peut appeler une sorte de déshumanisation du travail.
Il y a quelques années, j’envoyais encore mes documents professionnels à des personnes qui avaient un nom et un prénom, ajoutant parfois un trait d’humour personnalisé qui était pour la personne un vrai signe de reconnaissance, rendant son travail plus humain !
« Autres temps, autres mœurs… »
Sans jeter la technologie et ses apports aux orties, pensons à conserver vivantes et stimulantes nos relations professionnelles et sociales en nourrissant, autant que faire se peut, ce besoin humain universel et vital de reconnaissance.
